Histoire de vocabulaire

Petit dictionnaire humoristique mais au combien réaliste du jargon de notre discipline, qui a pour objet de faire sourire les rameurs qui ont de la bouteille et éclairer les nouveaux pratiquants parfois désorientés par notre vocabulaire…

Avant/ Arrière : La pointe du bateau, c’est l’avant, sauf qu’il y a deux pointes donc c’est pas facile. L’avant, c’est dans le dos des rameurs, donc l’arrière sauf pour le barreur pour qui c’est bel et bien à l’avant. En fait, c’est trop complexe à expliquer, mais c’est pas grave, le rameur n’a pas à réfléchir.

Aviron : C’est bon, tu souffres, mais tu prends quand même ton pied ! C’est aussi super con car un rameur n’a plus de nom mais un numéro, n’a plus le droit de penser ni de protester. Mais on aime ça.

Baquer (se) : Le baquage (action de se baquer) est une très vieille technique de rameur qui demande pas mal d’entraînement. Elle consiste à faire pencher le bateau (d’une manière ou d’une autre) jusqu’à ce qu’il se renverse. Cela arrive fréquemment lorsque l’on rame en skiff.

Barreur : Le barreur dirige et encourage son bateau lors d’une course. Il rythme la progression et motive les troupes. Si le barreur normal insulte ses rameurs et leur gueule des « allez ! trois quarts, demi, demi, trois quarts, trois quarts ! en avant ! On place 10 coups ! Alleeeeeez », on tombe quelques fois sur des extraterrestres.

Bord : Un bateau comporte 2 bords : bâbord (couleur rouge) et tribord (couleur verte). Tribord, c’est à droite sauf que c’est à gauche, et inversement pour bâbord. C’est à dire que, assis dans le bateau, un rameur tribord aura son aviron enfoncé dans l’eau à sa gauche.

Border/ Déborder : L’action de border son aviron consiste à enfoncer sa pelle au maximum dans sa dame de nage (voir… non on va pas tout expliquer non plus). Pour un rameur, être bordé, c’est se pencher sur le côté de sa pelle afin d’avoir plus de puissance, c’est bien, débordé, c’est pas bien.

Coup : A chaque fois que l’on plante une pelle dans l’eau, ça s’appelle un coup. Typiquement, tu mets des séries de 10 ou 15 coups en course au signal du barreur, de 3 ou 5 coups lors d’une manœuvre.

Couple : Manière de monter un bateau. C’est à dire qu’on peut par exemple monter un bateau en couple. Avis aux obsédés, ça veut juste dire que l’on a deux rames par rameur.

Départ : Le départ donne lieu à une série de coups bien particulière. Tout ce qui est sûr, c’est qu’un départ, ça ne se vole pas : il ne faut jamais partir avant le signal.

Dopage : L’aviron est un sport propre.

Double scull : Le bateau roi de l’aviron est un 2 sans barreur monté en couple. Seuls des êtres d’exceptions, alliant une musculature hyperdéveloppée à un sens tactique inégalable peuvent se permettre de monter sur ses bateaux d’une technicité extrême. Et ça c’est vrai surement parce que c’est quelqu’un qui monte en double scull qui a rédigé notre dictionnaire du club…

Enlevage : L’enlevage se court sur les 250 derniers mètres d’une course environ. Il consiste à accélérer le mouvement tout en tonicité et explosivité afin d’être complètement carbonisé à l’arrivée.

Ergo : Machine de torture inventée en 1286 par l’Inquisiteur Felipe Boria. Ergo permet de ramer même lorsqu’il fait froid, ou que l’on ne peut ramer. Il existe maintenant un championnat de France d’aviron indoor depuis 2014.

Hauteurs : Les bateaux ont une fâcheuse tendance à se déséquilibrer (au point de se baquer) dès lors que l’on agite les mains dans tous les sens… C’est pour cela qu’il faut essayer de les avoir toujours au même niveau. Sur un bateau de 8 personnes, c’est pas évident du tout. C’est pour cela que la tâche de Justicier des Hauteurs, traditionnellement dévolue au 8 pour ses qualités d’observations, et il n’est pas rare de l’entendre hurler, un peu énervé, « Hauteeeeeeeeeeurs »  « bordel ».

Huit : Sont des bateaux montés en pointe, ou en couple, comportent 8 rameurs, et un barreur.

Lombaires : les muscles de dos, de part et d’autres de la colonne vertébrale, tu sais, ceux dont tu ne connaissais même pas l’existence avant de venir ramer…

Mille : La taille standard d’une course, minimes et sprint, soit mille mètres, soit encore un kilomètre, ou à peu près une longueur d’étang.

Pair oar : 2 sans barreur est bel et bien un détecteur à abrutis. En effet, pour peu que l’un des deux rameurs rame plus fort que l’autre, le bateau tourne, ce qui donne des concours plus débiles les uns que les autres pour voir qui « tournera » l’autre. Ca sert rien parce que de toute façon, Tribord Rules. Qui plus est, du fait de sa petite taille, le pair oar a une fâcheuse tendance à se retourner…Cette approche confirme bien que celui qui a rédigé ce dictionnaire faisait du double et non du pair-oar…

Pelle : Un aviron, une rame, allez savoir pourquoi on appelle ça une pelle… La partie immergée s’appelle une palette et il faut toujours penser à border sa pelle, la caler contre sa dame de nage.

Place : Un rameur n’a pas de nom mais une place, donnée par un numéro, le plus petit numéro, le 1, rameur le plus près du barreur, le plus grand au plus proche de la pointe (2,4 ou 8). Le numéro 1 donne le rythme et est celui sur lequel se calent tous les autres. Le 2 se cale sur le 1, mais a la responsabilité de son bord (4, 6 et 8). Les rameurs du milieu (3 à 6), les moteurs du bateau. Le 7 et le 8 sont là pour assurer l’équilibre et la cohérence du bateau, gérer les manœuvres et relancer le bateau en course lorsqu’ils le sentent faiblir.

Pointe : Un bateau monté en pointe, une pelle par place, contrairement au bateau en couple. Ca favorise les gros bourrins (quoique, ça marche quand même plutôt mieux quand on rame en finesse…).

Quart : Position de la sellette (le petit fauteuil en bois qui rentre délicieusement dans le cul pour bien être calé) sur la glissière. On distingue quatre positions, correspondant à l’état d’avancement de la sellette sur l’avant : quart/demi/trois quart de coulisse et pleine coulisse (le buste collé aux cuisses).

Quatre : Bateau intermédiaire entre le 8 et le 2, il peut être monté en couple ou en pointe avec ou sans barreur. Quand ce bateau est barré c’est par le 4 ou le 1 , qui dispose d’une barre fixée aux pieds. Ca ne marche jamais, mais allez savoir pourquoi, ça doit faire rigoler le coach de nous faire monter dessus…

Sécu : Le frêle esquif du coach, orange lourd, moche et qui prend l’eau. Conseil pour la remonter au hangar : ne surtout pas se mettre a l’arrière (au niveau du moteur), c’est là où il faut le plus porter.

Skiff : Le skiff est le plus petit des bateaux existant. Il est monté en couple et n’accueille qu’un seul rameur. C’est aussi un bateau qui montre une fâcheuse propension marginale à se baquer, rapport au fait que les hauteurs sont difficiles à conserver.

Sponsor, Mécène, Donateur ou Financeur (=subvention) : Ceux sont eux qui font vivre le club en nous donnant de quoi payer nos bateaux, nos participations aux différentes courses…

Tribord/ Bâbord : Une explication plus précise avec des droites, des gauches, des chaussettes vertes et des pulls rouges. Bâbord et tribord désignent aussi (et surtout) les rameurs du bateau. Un huit a par exemple 4 rameurs bâbords et quatre rameurs tribord. 

Yolette : Monté en couple ou pointe, elle peut accueillir 4 rameurs et leur barreur, ainsi qu’un frigo, un barbecue. Mais on les aiment bien quand même, nos yolettes.